Avec une infinie tendresse
« Si nous voulons recevoir dans notre coeur toute la tendresse dont nous avons besoin et si nous avons à donner aux autres toute la tendresse dont eux ont besoin, il faut que nos rencontres soient marquées d’abord par beaucoup d’écoute. Ensuite, il nous faut réfléchir à ce que l’autre nous dit ou exprime par son être même. Cette réflexion est un passage de Dieu dans notre vie.
Présentation
Véronique est une grande lépreuse qui a marqué profondément ma vie: ma vie d’homme et ma vie de prêtre.
Avant de rejoindre Raymond, j’ai d’abord voulu prendre un premier contact avec des lépreux pour essayer d comprendre leur mentalité et les écouter.
En entrant dans une première chambre , j’ai découvert dans le lit….un monstre. Etait-ce un homme ou une femme qui n’avait plus de cheveux, le visage tout déformé avec des trous à la place des yeux, les bras énormes terminés par des doigts en forme de crochet…..Ses jambes se terminait par des pattes d’éléphant.
J’ai eu un tel coup au coeur que j’ai quitté la pièce. dans le couloir, les gouttes ont commencé à couler le long de mon visage et je me disais intérieurement que je n’étais pas fait pour aller dans le monde des lépreux, que c’était trop dur.
Le lendemain avant de quitter la léproserie, j’ai voulu demander pardon à cette personne. j’ai d’abord rencontré sa maman qui m’a dit « Mon père, vous vous habituerez »
Puis cette personne lépreuse a bouleversé ma vie car sans me connaître, j’ai entendu qu’elle me disait: »Mon père, nos vies se croisent et ne se sépareront plus ».
A partir de cette journée ma vie a été bousculée et ma vocation de prêtre affermie. Je suis allée souvent voir Véronique.Elle a fait une prière qui a été publiée dans la revue Prier. « La prière d’une lépreuse »
Véronique m’a fait découvrir que c’est vraiment avec une INFINIE TENDRESSE qu’il faut regarder l’autre parce qu’il a un message profond à me donner. Et c’est souvent ceux qui sont les plus démunis, les plus petits, les plus pauvres, le plus délaissés, ceux qu’on a tendance à montrer du doigt, à mettre de côté, ce sont eux qui ont le plus de choses à nous apprendre. Chaque fois que je rencontre quelqu’un, j’ai à me dire « il a quelque chose à m’apporter »
C’est donc avec une infinie tendresse que j’ai écouté le témoignage de Véronique lépreuse et c’est en donnant cette infinie tendresse à tous ceux qui croisent nos vies que nous pouvons nous épanouir pleinement dans un grand désir de vivre un absolu. Cette richesse profonde est de partager avec notre Père du Ciel sa vie, être vraiment son tout petit enfant qui s laisse conduire par son Père. »