Bien chers amis et bienfaiteurs de l’Association « un P.A.S. » des Frères Jaccard,
Nous venons de terminer une étape essentielle dans l’évolution du projet et sommes sur le point d’en poursuivre une autre tout aussi importante et il me semblait plus qu’opportun de vous partager nos avancées car sans votre soutient, je le dis en toute vérité, il nous aurait été impossible de mener à terme cette œuvre du Seigneur. Nous voyons dans le soutien indéfectible que nous porte l’association depuis un an et demi déjà, l’action de la Providence qui ne fait jamais défaut quand ce qui est fait va en conformité avec la volonté du Seigneur.
Fin de l’étape des travaux
Nous venons donc de terminer enfin l’étape des travaux. Il nous aura fallu pratiquement une année complète pour terminer ce chantier bâclé, fruit d’un constructeur malhonnête… Chaque jour à présenter son lot de surprises et difficultés, mais aussi de grâces et de signes que Dieu était avec nous. Ainsi, nous avons dû dès réception du bâtiment nous atteler au nivellement du terrain, à des travaux de peintures des portes métalliques, re-poncer les antivols pour y mettre une peinture antirouille et une nouvelle peinture, finir le local du groupe électrogène (crépissage, pignons, électrification, dallage…), séparer les conduites d’eau placées avec les circuits électriques, faire les canalisations d’eau, refaire les évacuations des WC, remplacer un WC défectueux, faire les aménagements extérieurs (dont pavement de la cour et accès), faire la structure extérieure des barres parallèles pour la rééducation, une aire de repos et de prières pour les patients, imperméabiliser les fenêtres, refaire les portes intérieures (joints), ajouter des lave-mains prévus sur les plans mais volontairement omis par le constructeur, ajouter les climatisations prévues qui avaient été payées auprès du constructeur, ajouter un évier avec bac de décantation, revoir l’organisation des pièces pour aménager les ateliers en bas et percer deux portes supplémentaires… Après un début d’incendie électrique, nous avons dû refaire tous les câblages électriques et les tableaux, ce qui a demandé de casser des murs… Nous avons dû aussi changer de position toutes les lumières placées juste au -dessus des plafonniers, engendrant une lumière saccadées (stroboscope)… Nous avons dû aussi pour contrer des remontées d’humidité, faire une ceinture de tyrolienne (giclée de ciment) tout autour du bâtiment. En raison de l’absence de couche de peinture primaire, il nous a fallu refaire toute la peinture extérieure… Et compte tenu des travaux de maçonnerie, il nous a fallu refaire également toute la peinture intérieure. Il nous reste encore à retraiter les contreplaqués placés pour les plafonds, ceux-ci étant attaqués par des charançons (ils n’ont pas dû être traité lors de leur pose) et voir comment faire face à) des infiltrations d’eau par le toit en saison humide, ce sera pour plus tard, mais le gros est finis, et nous permet de passer à l’étape suivante : l’accueil de deux orthopédistes pour notre formation théorique et pratique.
Je vous avais déjà expliqué en quoi le don reçu de 13 500 euros nous avait aidé pour l’acquisition du groupe électrogène et pour une partie de ces nombreux travaux décrits ci-dessus. Nous vous en sommes infiniment reconnaissants, mais sans doute beaucoup ignorent combien « Un P.A.S » avec les Frères Jaccard est impliquée aussi dans la concrétisation du projet.
NB : Le reste des pièces est resté presque dans la même configuration à l’exception de l’atelier du haut transformé temporairement en bureau et chambre, en attendant le développement futur du centre (semelles, chaussures orthopédiques, et orthèses ? )
Confrontation à l’impression 3D
En dehors de cette phase de travaux, l’Association « Un P.A.S. » avec les frères Jaccard nous a grandement aidé pour la réorientation du projet. En effet, le projet initialement prévu en partenariat avec l’UPV- L’université Polytechnique de Valence, Espagne, était un projet de création d’un centre de prothèse utilisant l’impression 3D. Nous avions pu acquérir deux imprimantes Delta WASP Pro et Industrielle, malheureusement cela n’a pas donné les fruits escomptés pour différentes raisons :
- Tant la technologie que le design des pièces ne s’avéraient pas au point dans leurs résistance et solidité (ne supportant pas le poids du corps et exposant fortement les patients aux risques de chutes compte tenu du cassage des coques)
- Les filaments ayant été mis à notre disposition n’étaient pas ceux indiqués pour ce type de produits.
- Les filaments dits « indiqués » nous sont parvenus au prix de nombreuses difficultés et se sont avérés d’un calibre ne correspondant pas aux dimensions de la machine et donc inutilisables.
- Une machine a rapidement présenté un problème technique rendant son utilisation impossible et toute tentative de travailler à distance avec un représentant de la marque s’est avéré un échec. Bref, trois mois à peine après sa mise en fonction en septembre 2021, la machine à présenter une défaillance qui n’a pas pu être solutionnée jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Face à tout cela, nous avons compris que notre approche était un échec et n’étant point orthopédistes, la réalisation-concrétisation de ce projet semblait être de plus en plus difficile. N’eut été une foi indéfectible, nous aurions pu abandonner. Mais dans la foi, nous croyions que Dieu -qui ne fait jamais les choses à moitié- ne pouvait pas susciter les ressources matérielles sans susciter au temps opportun les ressources humaines pour nous soutenir dans ce projet où nous ne sommes que des instruments, des serviteurs…
Deux orthopédistes nous ont tendu la main
C’est ainsi qu’en juin 2022, sont venus des pèlerins sur les traces de Robert Naoussi et du Père Jaccard, dont faisait partie sœur Massabielle. Sensible et consciente des grandes difficultés qui étaient les nôtres à tous points de vue, Sœur Massabielle nous a mis en contact avec deux orthopédistes qui immédiatement nous ont tendu la main avec une grande promptitude et générosité, Eric Deschamps et David Aimé. Eric Deschamps s’est offert bénévolement pour venir nous former sur place tandis que David et son Directeur nous ont offerts de rechercher du matériel qui pouvait nous aider. Empêché de se déplacer comme il l’aurait pourtant vivement souhaité, Eric nous a mis en contact avec une autre orthopédiste fraichement retraitée, professeur, Florence Dumez, qui elle aussi a immédiatement accepté de se rendre sur place pour nous former et commencer, dans un premier temps, la production de prothèses tibiales avec des matériaux locaux et dans un deuxième temps, de prothèses fémorales.
Ce premier temps a été possible de fin août à septembre 2022, grâce à l’arrivée de Florence sur un financement de l’Association « Un P.A.S » pour tous les frais de voyage (billet d’avion et visa). Compte tenu des nombreuses dépenses imprévues auxquelles nous avons fait face, il ne nous était pas possible de financer cette formation, et nous sommes restés émerveillés de la qualité de l’accompagnement, du soutien de l’Association. En effet, au-delà de l’aide matérielle, c’est tout l’appui humain qu’il faut ressortir : à aucun moment l’Association nous a laissé seuls dans les difficultés que nous avons traversées et toujours nous a encouragés à poursuivre dans la confiance de nous savoir soutenus. Vraiment, merci à tous ceux et celles qui se mobilisent dans l’Association et tous les bienfaiteurs, pour moi « Un P.A.S » est une association imprégnée de concret et d’humanité, qui agit efficacement, dans la discrétion, sans toutes les formalités bureaucratiques qui nous handicapent parfois tant dans la mission, dans l’intelligence et la compréhension. MERCI.
Florence, avec sa douceur et ses dons pédagogiques a permis que nous puissions commencer la réalisation des prothèses tibiales. Elle a fait un compte rendu détaillé de son voyage pour l’Association, c’est pourquoi je ne vais pas m’étendre sur le sujet, mais depuis nous avons eu à appareiller différents patients avec succès.
Être au service des plus pauvres…
En date du 19 janvier 2023, c’est-à-dire demain, Florence reviendra poursuivre notre formation en révision/évaluation du travail sur les prothèses tibiales et en nous formant à la confection des prothèses fémorales. Elle sera avec nous jusqu’au 17 mars. Le 29 janvier arrivera Mariska Mourik, orthopédiste elle aussi envoyée par l’association « Un P.A.S » qui possède des compétences en confection de prothèses en matériaux locaux. Elle sera avec nous jusqu’au 05 avril. Grâce à ces deux présences, nous pourrons envisager l’avenir du centre avec plus de sérénité mais surtout de compétences pour offrir aux patients des prothèses toujours plus adaptées, solides et confortables… Alors il n’y a qu’un mot : MERCI de tout cœur. Je voudrais aussi vous assurer de nos meilleures dispositions afin que ce projet garde toujours sa finalité première : être au service des plus pauvres…
En vous faisant parvenir toute la gratitude de mes consœurs, de l’équipe et des bénéficiaires, je vous prie aussi de recevoir l’expression de nos sentiments les plus distingués,
Sr Pascale, CM
