Cet homme a tout abandonné, il n’a plus rien…plus rien que cette foi insolente contre les ténèbres de sa vie…avancer encore et encore dans le vide de l’inconnu….dire oui à la vie même au plus profond de la mort.
J’ai compris ce qu’était la foi à travers cette histoire. S’abandonner à la vie « quand même » , ou « malgré tout », pour se plonger encore plus profond dans ce rien qui nous fait peur et qui s’appelle la vie. Etre en creux et se mettre en creux à la foi (s). Comme ce « oui » spontané de Marie à l’ange qui lui annonce qu’elle va porter le fils de Dieu.
Cette histoire nous invite à la confiance envers et contre tout. Pas besoin d’assurance, de compte « bien garni », de placements, de rencontres à gogo……pour soulager notre âme de ses peurs, de ses vides, de ses pleins, de ses souffrances.
J’aime cette phrase que j’ai entendue un jour : « trop de tout et pas assez de rien ». Dieu est dans ce rien, cet invisible, cette absence qui nous effraie pourtant.
Mettre son âme entre les mains de Dieu et lui se charge de tout. Je ne m’accroche à rien, je ne retiens rien, je lâche prise avec toutes mes possessions, mes pensées, mes émotions et même mes souffrances physiques. Je me laisse traverser par tout cela comme à l’image de la montagne citée par Raymond ce jour. La montagne sur laquelle les pluies s’écoulent sans qu’elle en retienne aucune, pour nourrir lacs et rivières en partage.
La montagne remet tout entre les mains de Dieu et la création se renouvelle !
Facile à dire quand on vit dans un monde où on passe 99% de notre temps dans des dialogues interminables avec nous- même : « qu’est ce que je peux faire ? » « comment je vais m’en sortir ? » « je n’y arrive pas »……. Ce même « je » que l’homme de la parabole martèle à longueur de phrase.
Ce « je » tout puissant qui nous habite et nous ensorcelle au point que ce « jeu virtuel » l’emporte sur notre lien avec l’invisible et qu’on en oublie de vivre. A force de ne compter que sur soi, on est devenu aveugle et sourd. On est crispé, tendu sur soi, auto-centré.
Et c’est quand la vie nous prive de tout, nous dénude de tout ce à quoi on s’accrochait et surtout nos pensées, qu’on sort de ce « jeu » et qu’on peut voir plus loin pour peut-être , enfin, être touché par l’amour de Dieu.