Auprès des filles mal-aimées de la rue en Amérique latine

En 1978, c’est le choc. Pierre et Raymond découvrent à leur stupéfaction des centaines de milliers de jeunes filles et même des enfants dans une grande pauvreté : Se prostituer pour survivre !

Avec Jésus, au cœur de la misère humaine :

A travers une petite fille de 8 ans, Jésus les appelle :

« Maman est morte il y a deux jours. Elle m’a dit : « Quand tes petits frères pleureront, tu iras me remplacer au bar ».

La réalité est terrible et insupportable. C’est un pas nouveau vers la misère humaine, une misère jamais vue jusqu’à présent, inattendue.

Au secours des Sœurs Adoratrices

« Ah ! Si j’avais un peu d’argent pour des machines à broder leur dit Sr Esther, la supérieure des Sœurs Adoratrices, je pourrais leur apprendre un métier et les sortir de là. »

Bouleversés à l’extrême par la souffrance indicible de ces femmes et de ces fillettes même, les Frères disent tout de suite « Oui » à cette mission inattendue.
Mission impossible sans la Com-PAS-sion de Marie à la Croix.

Grâce aux sœurs adoratrices, les jeunes femmes peuvent apprendre un métier ou se scolariser. 137 ateliers (couture, tissage, coiffure, broderie) sont mis en place grâce aux amis d’Europe si généreux et très sensibilisés à ce fléau.

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Des dizaines de milliers de jeunes femmes vont ainsi sortir de l’enfer.Un nouveau quartier : Juan José Rondon, verra même le jour au sud de Bogota, grâce au zèle ininterrompu pendant plus de trente ans des frères et leurs amis.

Aujourd’hui, ce quartier comporte une église vivante et dynamique, une école, une garderie, des maisons pour les mamans avec leurs enfants…

Les objectifs des Sœurs et des Frères

Redonner aux femmes une lumière d’Espérance.
Remplir leur cœur d’Amour
Leur faire découvrir la grandeur de leur féminité
Les libérer de l’esclavage de la prostitution.
Les aider à faire les premiers pas dans leur réinsertion
Les aider à rencontrer Jésus pour vivre une vraie vie d’Amour

Deux frères au cœur de mère :

Pour leur faire découvrir l’amour immense de leur Papa du Ciel,
Pierre et Raymond passent des journées entières à les écouter.
Bien au delà du travail, une amitié profonde se noue et la confiance mutuelle grandit. Elles reprennent goût à la vie et découvrent les valeurs cachées de leur être de femme.
Dans les ateliers d’apprentissage, une catéchèse, une vie de foi et de charité sont assurées au jour le jour.
Grâce à la qualité de l’écoute que les frères leur offrent, les jeunes filles vivent de vraies résurrections dans tout leur être.

Un jour dans une rue, où elles étaient toutes adossées à 2 m de distance l’une de l’autre, Raymond s’approche de l’une d’elles qui avait 16 ans. Il lui montre sa croix : « Connais-tu Jésus ? »
-« Oui » répond-elle

Elle prend la croix et l’embrasse.

« Nous sommes prêtres et nous sommes venus te voir pour te dire que tu es la petite préférée de Jésus »

Des larmes lui montent aux yeux.
Elle fait deux mètres et va vers sa copine en disant : « Tu sais, nous sommes les petites préférées de Dieu. Le Père vient de me le dire.
En 1997, le Saint Pape Jean Paul II avait saisi les deux frères en les envoyant dans ce monde :

« Allez leur dire de ma part que l’Eglise et Moi, nous les aimons »

Souvent nous nous demandions : « Quelle est la vérité de notre regard ? »

« En vivant près de nos sœurs mal aimées de la rue, nous avons appris à purifier notre regard pour qu’il devienne le regard de Jésus :

Un regard contemplatif capable de retrouver sur le visage de chacune d’elles, le visage du Crucifié.

Crucifiées, elles le sont car 15 ou 30 ans passées sur le trottoir blessent un être et torturent un cœur avide d’être respecté. » FJ

« Nous qui avons eu la grâce de les rencontrer, de les écouter et de découvrir un peu le fond de leur être, nous savons qu’elles sont aussi des eucharisties vivantes » FJ

La thérapie : Jésus Hostie

Pierre et Raymond savent qu’aller devant Jésus hostie, c’est le plus important pour guérir.

C’est l’audace du face à face avec Jésus pour s’imbiber de la présence aimante de Jésus, Cette femme maltraitée, humiliée, vendue, abusée, découvre alors qu’elle est la petite préférée de Jésus.

« Au merveilleux travail de réinsertion que font les sœurs adoratrices, les frères apportent leur petite pierre : confessions, célébrations eucharistiques, réunions, échanges spirituels, écoute attentive dans le respect et la confiance. »

Les festivals de l’espérance : une résurrection

Chaque année, les frères rassemblent ces personnes lors de festivals espérance. L’eucharistie y est le centre. » La messe permet d’offrir leur vie à Dieu, malgré la situation douloureuse qui est la leur.

Grâce au sacrement de pardon, elles qui portent une très lourde croix repartent libérées et pacifiées.

A cette messe toutes y prient avec ardeur.

« Au début de chaque eucharistie, pour les aider à entrer dans ce mystère d’Amour, nous donnions à chacune de la part de leur Père du ciel un signe de miséricorde et de tendresse.

D’instinct, elles savent que cet Amour est vrai et profond car il les fait vivre.

« À l’Offertoire et à la Consécration, nous offrons et consacrons le pain et le vin sur les mains d’une dizaine de filles. Jésus devient présent au cœur de leur lourde croix. Pour elles, ce mystère du pain partagé est plus fort que tout. Il se situe dans la ligne du « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis.

Celles qui le peuvent recevront dans leur cœur JESUS, pour être témoins de sa mort et de sa résurrection. Cette célébration est pour elles le cœur de leur libération. Elles savent que rien ne tombe du Ciel sans qu’elles apportent leur participation, pour être elles-mêmes sauvées et sauveurs ».

Et les autres ?

Une fois que les filles ont quitté ce monde, elles se proposent de venir avec les sœurs Adoratrices pour appeler leurs copines encore dans la rue.

Elles sont avides de partager avec d’autres leur « résurrection » et « cette résurrection s’enracine dans le douloureux Vendredi Saint qu’elles ont vécu et qui les a crucifiés. »

« En vérité, je vous dis que les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. Car Jésus est venu dans la voie de la Justice et vous n’avez pas cru en Lui, tandis que les publicains et les prostituées ont cru en Lui ; ce que voyant, vous n’avez pas même voulu plus tard vous repentir » (Mt 25,45)